Professions de soins de santé : quelques nouveautés importantes pour les pharmaciens
Maîtrise d’une des langues nationales
Depuis le 10 juin 2024, tous les professionnels de soins de santé, dont les pharmaciens doivent maîtriser « en tout temps » une des trois langues nationales « de manière suffisante pour pouvoir exercer [leur] profession […] de manière qualitative ».
Cette maîtrise de l’aptitude « parler » correspond au niveau C1 du Cadre européen commun de référence pour les langues. L’aptitude « écrire » requiert un niveau B2. C’est la Commission fédérale de contrôle de la pratique des soins de santé qui vérifiera, le cas échéant, le niveau de maîtrise de la langue du professionnel.
Les pharmaciens qui souhaitent obtenir un visa depuis le 10 juin 2024 doivent, en outre, démontrer cette connaissance suffisante d’une des langues nationales pour que l’autorité fédérale leur délivre ce visa, via :
- Soit un diplôme d’enseignement secondaire, supérieur ou universitaire émanant d’un établissement francophone, néerlandophone ou germanophone ;
- Ou un certificat du niveau requis du Cadre européen commun de référence pour les langues.
Les documents utiles doivent être conservés dans le portfolio du pharmacien.
Pour plus de détails, voyez la loi qualité du 22 avril 2019 (art. 11-11/3).
Assistants pharmaceutico-techniques
Un nouvel arrêté royal réglementant la profession d’assistant pharmaceutico-technique a été adopté le 29 janvier 2024.
Une distinction est désormais faite entre les assistants orientés vers l’officine ouverte au public et ceux orientés vers l’officine hospitalière. La liste des actes qui peut leur être confiés par un pharmacien a été étoffée par rapport à la version précédente et est désormais distincte selon l’orientation.
Les assistants agréés sur la base de l’arrêté royal précédent (datant du 5 février 1997) sont d’office agréés pour la profession d’assistant pharmaceutico-technique orienté vers l’officine ouverte au public sur la base du nouvel arrêté. Ils peuvent demander un agrément d’assistant pharmaceutico-technique orienté vers l’officine hospitalières, s’ils démontrent avoir travaillé (hors stage) depuis le 22 mars 2021 pendant au moins trois mois de façon ininterrompue et continue dans une officine hospitalière.
Infirmiers prescripteurs
La réforme de l’art infirmier qui est entrée en vigueur le 9 juin 2024 prévoit une possibilité pour les infirmiers de prescrire des médicaments et des produits de santé, le cas échéant de manière autonome. Cette possibilité doit encore être mise en œuvre au moyen d’un arrêté royal.
Les pharmaciens devront y être attentifs à l’avenir.
Nous apprenons que le ministre de la Santé a souhaité associer les Conseil fédéral des pharmaciens pour émettre un avis concernant les catégories de médicaments et de produits de santé qui peuvent être prescrits de manière autonome par les infirmiers. Un bon signe de sa part, pour impliquer les pharmaciens, premiers impactés par cette réforme.
De son côté, le Conseil fédéral a émisun avis le 17/10/24dans lequel il estime qu’une modification législative s’impose pour lui octroyer la compétence de remettre cet avis.